"Objets nuisibles"...

Publié le par DAI

Contre les soumissions de la pensée 

En une vaste entreprise régressive qui pourrait bien préfigurer une nouvelle barbarie globalisée de demain, les Etats-Unis et d'autres grands pays dits "libres" entreprennent d'orienter une part du "Système technicien" (1) par la mise en place de vastes dispositifs techno-sécuritaires. Car on peut bien se demander "pourquoi photographier les Londoniens 300 fois par jour, et les filmer continuellement avec 2,5 millions de caméras disséminées, puisqu'on sait que cela n'a pas empêché les terroristes de déclencher leurs bombes le 7 juillet dernier ? Pourquoi vouloir retourner aux cartes d'identité obligatoires et abandonner les principes de la privacy et de l'anonymat de chacun face aux puissances publiques et privées ? Au-delà des prétextes de maintien de l'ordre, il n'existe qu'une explication pertinente : les institutions et les entreprises découvrent dans la gestion de la peur un gisement durable de pouvoir, de contrôle et de profit."(2)

Par-delà, l'Homme-objet dépouillé de sa qualité de Sujet participe, comme le rappelait J. Ellul, de "l'intégration la plus complète" de tout autre objet produit destiné à être consommé. Ainsi traité(3), l'homme peut ensuite être "classé"(4), "trié" : "objet de valeur" ou "objet sans (grande) valeur". L'échiquier martial permettant d'éradiquer la seconde espèce peut dès lors être constitué à cette aune...

Politique-fiction ? 

© GC 2005

L'individu objet de politiques publiques : voir  "société d'insertion" et cohésion sociale.

(1) Ellul, J., Le Système technicien

(2) Duclos, D., Ces industries florissantes de la peur permanente, in Le Monde Diplomatique, août 2005

(3) "traité" peut être entendu dans toutes ses acceptions, dont "issu d'un traitement".

(4) Halbwachs, M., a développé de façon tout à fait intéressante à ce sujet (cf. par ex. Morphologie sociale).  

Publié dans Homme et Technique

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G
Bjr,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire. Oui, il faut s'efforcer d'apporter des idées neuves, ce que je ne fais que de façon bien embryonnaire, à mon grand dam !... En revanche, l'idée de taxation n'est pas neuve et pose d'autres questions, notamment cet effet qui ne pourrait être, dans le pire des cas, que la régulation et la légitimation d'un modèle qui pour autant pourrait continuer à "compter ses pauvres", qu'il "fabrique" aujourd'hui de façon structurelle. Il y a bien là une question de modèle. Etudiant "à vie", je suis encore bien ignorant et continue à travailler sur tout cela pour co-construire du "neuf"...<br /> Au plaisir,<br /> GC
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J
Bonjour, j'ai lu avec intérêt les articles de votre première page. Vos propos sont louables et sincères. J'aime beaucoup cette phrase "Que le règne du juste échange advienne!" Mais il faut s'efforcer si l'on veut être efficace d'appliquer des idées neuves aux réalités du terrain. Il est effectivement choquant qu'un spéculateur gagne 13000 fois le salaire d'un ouvrier, mais peut-on l'en empêcher? L'en empêcher ne serait-il pas non plus une démarche totalitaire? Le problème est au niveau des répartitions des richesses. L'idée neuve consisterait à taxer une partie "modeste" (C'est ce qui incitera à l'acceptation de cette loi) de ces immenses fortunes afin de les rediriger vers une partie de l'humanité qui en a tellement besoin. Il faudrait également que tous les pays soient en accords avec cette loi et ne serve pas à abriter avec des dispositions fiscales protectrices les individus fortunés qui chercheraient à s'y soustraire. Vaste débat n'est-ce pas? Merci de votre visite et de votre agréable commentaire. JFdP
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